La famille princière

Une première mention non prouvée des comtes de Sayn date du 10 ème siècle. Ils étaient très probablement des vassaux des comtes de Palatinat. Les comtes Eberhard et Henri de Sayn, deux frères, dont la première mention sur un acte officiel date de 1139, sont les ancêtres des actuels princes zu Sayn-Wittgenstein. Très rapidement les deux frères augmentent leur domaine d’influence du Rhin moyen à la région de Bonn et Cologne. L’accroissement le plus important de la seigneurie est réalisé au 13 ème siècle par le comte Henri III le Grand dont la femme, Mechtild de Meissen-Landberg, apporte, par héritage maternel, d’importants territoires rhénans provenant des possessions du comté de Thuringe. En l’an 1205 Bruno de Sayn devint archevêque de Cologne.

Les comtes de Sayn issus de la branche Sponheim

Au décès d’Henri III, mort sans descendant, l’héritage revient à sa sœur Adelheid qui était mariée au comte Gottfried III de Sponheim, un descendant du comte Stéphane de Sponheim dont le nom fut mentionné pour la première fois en 1052. Les nouveaux comtes de Sayn issus de la branche Sponheim partagèrent en 1294 le comté entre Jean qui reçut Sayn et Engelbert qui reçut la « Marienburg » à Vallendar. La branche aînée gouvernait à Sayn, Hachenburg et Altenkirchen jusqu’à l’extinction de la lignée mâle avec le comte Henri IV de Sayn-Sayn.

Les comtes de Sayn et Wittgenstein

Salentin de Sayn-Vallendar, issu de la branche cadette, épouse en 1345 Adelheid, l’héritière du comté de Wittgenstein. Leurs descendants, les comtes de Sayn et Wittgenstein, partagent leurs possessions en 1605 entre les fils de Louis l’Aîné en comté de Berleburg (depuis 1792 Prince zu Sayn-Wittgenstein-Berleburg), en comté de Sayn (Comte zu Sayn-Wittgenstein-Sayn, nom éteint en 1846) et en comté Wittgenstein (depuis 1801 Prince zu Sayn-Wittgenstein-Hohenstein).

Les comtés de Sayn-Hachenburg et Sayn-Altenkirchen

Les droits héréditaires de la branche issue de Sayn-Wittgenstein-Sayn sur Sayn sont fondés par le mariage du comte Guillaume de Sayn-Wittgenstein-Sayn avec Anna Elisabeth de Sayn-Sayn, héritière du comté de Sayn. Après une longue querelle au sein de cette branche, le comté de Sayn revient, de par la paix de Westphalie en 1648, aux petites filles Ernestine et Jeannette de Sayn-Wittgenstein-Sayn dont les résidences respectives sont à Hachenburg et Altenkirchen. Elles créent deux comtés distincts. Par succession, du côté des femmes, Sayn-Hachenburg fera d’abord partie de Manderscheid-Blankenheim, puis de Kirchberg et finalement de Nassau-Weilburg. Sayn-Altenkirchen, par contre, fera partie de Sachsen-Eisenach, puis de Brandenburg-Ansbach et enfin de la Prusse. La ville de Bendorf est répartie entre les deux comtés tandis que le berceau ancestral de Sayn est annexé par Trèves en 1606 pour cause de fief en deshérence.

Les Princes zu Sayn-Wittgenstein-Sayn

Le comte Christian, issu de la branche collatérale Ludwigsburg des Sayn-Wittgenstein- Berleburg, s’engagea au milieu du18 ème siècle dans les armées russes. Son fils, le comte Louis Adolphe Pierre (1769-1843), qui deviendra plus tard Maréchal d’empire russe et général en chef des armées alliées, remportera des victoires pendant la campagne de Russie en 1812 où il battit Oudinot (1767-1847), duc de Reggio et maréchal de la Grande Armée de Napoléon, à Kliastitzy. Grâce à sa victoire à Polotsk il sauva aussi la ville de Saint Petersbourg en novembre1812 (ce qui lui valut le nom de sauveur de Saint Petersbourg et une gratification de 150 000 roubles de la part des marchands russes de la capitale).

Le fils aîné Louis Adolphe Frédéric épouse la Princesse Stéphanie Radziwil, qui apporte en dot 1,2 million d’hectares ce qui constitue Fürst Ludwig le plus grand patrimoine foncier privé d’Europe de l’époque. Stéphanie, morte prématurément, laisse un fils Pierre et une fille Marie qui deviendra l’épouse du chancelier de l’empire allemand Chlodwig zu Hohenlohe-Schillingsfürst.En 1848 le Prince Louis quitte la Russie avec sa deuxième épouse Léonilla (1816-1918), fille du Maréchal Prince Ivan Bariatinsky. Il reçoit, en don du Roi Frédéric Guillaume IV de Prusse, le château féodal ancestral détruit lors de la Guerre de Trente Ans. Il acquit le domaine seigneurial et reçut le titre de prince zu Sayn-Wittgenstein-Sayn. Louis et Léonilla transformèrent l’ancienne résidence baroque des comtes de Boos-Waldeck en un palais princier néo-gothique.

Leur plus jeune fils Alexandre épouse Yvonne, la fille du duc de Blacas. Par suite de mésalliance de ses frères Pierre, Frédéric et Louis, Alexandre hérite de Sayn mais passe ses dernières années en tant que comte de Hachenburg dans les résidences familiales de Hachenburg et Friedewald dans le Westerwald. La Princesse Leonilla meurt en 1918 à l’âge de 102 ans en Suisse. L’aîné de ses petits-enfants Stanislas épouse en premières noces Maya comtesse de Schönborn-Wiesentheid et après sa mort, en deuxième noces, Donna Elena Ruffo della Scaletta. Les deux mariages restèrent sans enfant. C’est ainsi que la propriété de Sayn échu à son neveu Louis, fils du Prince diplomate Gustave Alexandre et de la baronne Walburga de Friesen.

En 1942 le Prince Louis épouse la baronne Marianne de Mayr-Melnhof. En 1945 le palais de Sayn est détruit. Lorsque Louis (prince et chef de la famille depuis 1958) décède accidentellement en 1962 à l’âge de 46 ans il laisse cinq enfants : Yvonne de Bolzano, Alexandre, Elisabeth, baronne de Senden, Teresa, comtesse de Kageneck et le Prince Pierre marié avec l’actrice Sunnyi Melles. Alexandre devient chef de la famille et 7 ième prince zu Sayn-Wittgenstein-Sayn. Sa mère, la Princesse Marianne s’établit en Autriche, sa patrie, et devient une photographe connue et reconnue.